Le pas galvanisé par son chant militaire,
je gravis sous la pluie les marches d’Angleterre.
Un azur tamisé m’attend sur l’autre rive
mais l’attache au pays devant la mer s’avive.
Pourquoi vouloir étendre un si spacieux enclos ?
Heureux dans mon pré vert, pourquoi braver les flots ?
Mes souliers fort usés sont-ils assez étanches
pour tenir et me faire traverser la Manche ?
Je préfère chanter de village en falaise
mes cent déclinaisons de tracas en fa dièse
jusqu’enfin m’éreinter par mes acrobaties.
Mon pas devenu lourd, je m’arrête et voici
qu’un froid vent de saison me blesse et me grandit
m’apprenant de l’amour ce que le Nord m’en dit.
A.H.