Jour et nuit

Le fils du roi s’essaye à défier les cieux
et fixe le soleil à s’en brûler les yeux.
mais le soleil fait fi de tous les fils de roi
et tanne les bouffis de ses rayons adroits.

Si certains s’attribuent l’éclat de l’astre-jour,
le temps les rétribue d’un souterrain séjour.
Qui célébrait sa gloire en chemin s’avilit.
Qui écrivait l’Histoire à la fin se relit.

Soleils de tous pays ! Dans l’ombre tamisée,
vos poussiéreux récits encombrent les musées
sous les yeux somnolents de frêles collégiens.

Ceci vous fut caché : mais lorsque l’heure sonne,
nul ne peut empêcher la chute des couronnes
ou des plus insolents de vos bonnets phrygiens.

A.H.