L’excuse d’Athos

Faute de chemin clair, je dus me le frayer.
Nos bras se bousculèrent. Puis nous nous regardâmes.
Par sa balafre sombre il crut bien m’effrayer ;
je vis d’un sabre l’ombre sur le macadam.

« Messire susurrai-je, ce trait sur votre peau
nuit à votre manège et terrifie bien peu…
Car votre cicatrice est le porte-drapeau
du surfait épéiste au maintien fort pompeux.

Craignez plutôt, bon prince, la défense inviolée
d’un fer un peu plus mince et au tranchant fatal.
Que votre dur faciès par lame cajolé
dans l’erreur ne s’empresse à goûter mon métal. »

Voilà cher Aramis ce qu’il y a moins d’une heure
fit qu’ainsi tu subis mon délaiement cruel.
Tous les quatre matins, pourtant peu bagarreur,
quelque traîne-patins me provoque en duel.

A.H.