La calèche au cocher fou

Tes mots vidés de sens prennent d’assaut mes phrases
dont la moindre beauté sous les sabots s’abrase;
comment me reprocher passant de me raidir
règne d’intelligence où rien ne veut rien dire ?

Âge d’érudition qui moques ce passé
que tes fiers postillons piétinent sous leurs bêtes,
à tes mots sans essence et dépeuplant les têtes
doit-on faire allégeance en plus de s’effacer ?

Faut-il que se dévoue le cœur après la langue ?
Subtils mots envoûtants ! Mais malgré vos harangues,
roitelets de nos temps souffrez que l’on renâcle
à porter avec vous la bassesse au pinacle.

A.H.