Baignade au clair de lune

De ma main qui morcèle en nuages l’écume,
je longe un lent sentier vers la lune d’opale.
Le roulis va couvrir le soupir dans la brume
des palmiers asséchés par le grand capital.

Témoins géants sans voix d’une contrée qui prend
celui qui ne ment pas pour sa bête de foire ;
où le riche dénie de ses deniers tyrans
aux dénués d’ici l’accès jusqu’au trottoir.

Sociologue du vers, ma mémoire hachée
m’embellit l’ancien temps, mais qu’à cela ne tienne :
le ciel crépusculaire a bien trop entaché
de ses larmes de sang mes pensées khaldouniennes.

Pays le souvenir s’il est trop amer tue.
L’œil embué de sel, je remercie la mer
qui m’a permis de fuir l’exécution sommaire :
ce souvenir mortel du vert de tes vertus.

A.H.