Désastre littéraire

Le phare du présent surplombe les remous
d’un océan d’Histoire aux naufrages écrits.
Un brouillard apaisant m’embrume et je renoue
avec ceux de Bagdad et ceux d’Alexandrie.

Tant d’ouvrages perdus ! Je prends ce bol de soupe
dont le si doux fumet m’enivre de tons verts.
J’agrée mon maigre mets, mais vous mes pauvres vers,
si j’ajustais ma plume auriez le vent en poupe…

Du rêve délicieux de ma prochaine gloire,
je suis soudain tiré pour voir, les traits bien blêmes,
se boucler sous mes yeux le cycle de l’Histoire :
la soupe renversée sur mes plus beaux poèmes.

A.H.