Griffures

Quelques chatons humains se disputent autour
de la pelote qui passe de patte en patte.
Leurs miauleries sans fin résonnent dans la cour
et l’on ne sait trop s’ils s’amusent ou se battent.

En voici justement deux dont les yeux se cherchent
dans la grise mêlée des félidés sonores.
Il suffit qu’un instant la pelote se perche
pour les voir se jeter dans un fou corps-à-corps.

J’observe la bagarre et veux y mettre un terme
mais à peine entamée, les chiffonniers l’arrêtent
réprimant tous les deux un franc sourire en germe.

Ah ces temps oubliés ! L’adulte dans ma tête
ne sait plus concevoir, pour qu’enfance se fasse,
que l’on se griffe un peu puis qu’offense s’efface.

A.H.