Au bord d’une rivière abreuvé de récits,
l’arbre au feuillage vert écrit de belles phrases.
L’année tend vers l’hiver et le jour rétrécit.
Dans les brumes d’éther les mots croisés s’embrasent.
Lorsque par accident le poème est raté,
la feuille tombe à terre et quelque froid passant
la foule du pied sans la lire ou s’arrêter :
son souvenir se perd dans l’ombre en s’effaçant.
Ô yeux écarquillés ! mes lignes vous étonnent.
Je ferme mon cahier. C’était la triste histoire
des brouillons parsemant vos chemins tout l’automne.
Le plus chanceux d’entre eux tombe sur la rivière
après un vol gracieux et vogue avec l’espoir
d’atterrir dans le gant d’une dame côtière.
A.H.