Vêtu d’un long manteau lui couvrant joues et nez,
il guette l’extinction des lumières du port.
Le soir s’efface tôt devant sa douce aînée.
Bientôt les bateaux sont délivrés de leur sort.
C’est qu’à cet homme étrange leur captivité
pèse en chaque balade esseulé sur la grève.
Sur l’eau de la nuit noire ils semblent léviter
au rythme du gala désolant des sans-rêve.
Il est temps d’affranchir la patte de l’oiseau
de la corde empêchant son envol souverain
et faire découvrir l’immensité des eaux
aux cygnes dont le chant redeviendra serein…
Le voici de la main joignant à l’intention
le geste et sa folie ne manque point de charme.
Bien au chaud dans son lit, il revit l’évasion.
« J’imagine au matin la tête des gendarmes. »
A.H.